De son petit nom la Fragonnette, ce sous arbrisseau très commun en France, se développe bien souvent dans les sols calcaires des sous-bois, des taillis et des haies. Il peut atteindre jusqu’à 90 cm de hauteur en formant des petits buissons toujours verts et denses. Il est épineux comme le houx, d’où son nom de petit houx. Très décoratif dans les compositions florales, il est couramment vendu par les fleuristes au moment des fêtes de Noël.
Le Fragon petit houx est dioïque ; c’est-à-dire qu’il y a des plantes femelles et des plantes mâles. Les plantes femelles portent les fruits. Attention, les baies rouge vif ne sont pas comestibles : elles provoquent des maux d’estomac, des nausées et des vomissements. Ses feuilles coriaces et piquantes sont en fait de fausses feuilles, elles sont appelées cladodes, elles portent sur leur dessus, les fleurs et ensuite les fruits.
Son histoire
Dans le passé, on faisait des brosses à récurer avec ces branches et ces feuilles très coriaces et très piquantes. Les anglais l’appellent « butcher’s broom », le balai du boucher. Cela vient du fait que les bouchers utilisaient ses tiges pour balayer le plan de travail de débitage des viandes, non seulement à cause de leur rigidité et de leur solidité, mais également parce que l’huile essentielle de la plante était censée inhiber la prolifération bactérienne.
Traditionnellement, le Fragon petit houx était utilisé pour ses propriétés diurétiques et apéritives. Son rhizome entrait dans la composition du célèbre « sirop des 5 racines » avec l’ache des marais, le fenouil, l’asperge et le persil. On l’employait pour soigner l’œdème, les calculs, les maladies des voies urinaires, l’engorgement viscéral, la carence en fer. C’est seulement dans les années 1950 que le fragon épineux s’inscrit à la pharmacopée française comme remède reconnu pour son emploi dans les troubles d’origine veineuse. Deux scientifiques français (Lapin et Sannié) isolent 2 saponosides stéroïdiques dans le rhizome dont les propriétés sont fortement vasoconstructrices.
Son utilisation
Le fragon est reconnu pour son usage interne comme traitement de soutien pour soulager les symptômes en relation avec l’insuffisance veineuse et les hémorroïdes. Il est traditionnellement utilisé pour soulager la lourdeur des jambes et les troubles d’inconfort liés à des troubles circulatoires veineux mineurs. Il apporte un soulagement symptomatique des démangeaisons et brûlures associées aux hémorroïdes. Le fragon est un désinfiltrant et antiœdémateux, très utile sur les gonflements des membres inférieurs, douleurs et rétentions prémenstruelles, règles douloureuses. Vous pouvez l’utiliser en alcoolature mais avec précautions : il pourrait contribuer à augmenter la tension artérielle sur les sujets souffrant d’hypertension (effet vasoconstricteur).
A table !
Ce cousin de l’asperge est lui aussi comestible. Au milieu des touffes épineuses pointent au printemps des jeunes pousses d’un beau violet sombre, luisantes, fragiles comme du verre. L’amertume se tempère d’une saveur aromatique et sucrée. Le mieux est de les faire bouillir pour les déconcentrer, puis de les servir avec une sauce ou en omelette.