Il m’a semblé essentiel d’aborder avec vous ce sujet et de reprendre les fondamentaux : quelle est la définition d’une tisane, d’une infusion ?
En réalité, l’appellation tisane est un terme commun qui regroupe diverses méthodes comme l’infusion, la décoction et la macération. Voyons plus en détails chacune des méthodes.
L’infusion
C’est la méthode la plus populairement utilisée pour se concocter une tisane. Elle emploie en général, les éléments les plus fragiles comme les feuilles, les fleurs, les sommités fleuries, les inflorescences ou les bractées.
Pour ne pas détruire les précieuses propriétés des plantes, on n’utilise pas d’eau bouillante ! Celle-ci abimerait les substances actives des végétaux par un trop plein de vapeur chaude. Une petite astuce est de faire bouillir de l’eau et de la laisser redescendre en température pendant une dizaine de minutes. L’idée étant d’avoisiner les 80 °C.
Versez l’eau frémissante sur les plantes sèches ou fraiches. Laissez infuser 5 à 10 minutes selon les composants des plantes. Prenez soin de bien couvrir son infusion pour éviter que les huiles volatiles des plantes ne s’évaporent dans l’atmosphère. L’infusion peut être consommée de suite ou versée dans un thermos pour en profiter tout au long de la journée.
La décoction
La décoction est réservée aux parties dures et coriaces de la plante. Ce sont en général les éléments ligneux et fibreux des végétaux qu’on utilise en décocté : les semences, les fruits secs, les écorces, le bois, les racines et les feuilles épaisses et rigides.
Pour extraire le plus possible de principes actifs, on coupe la plante en menus morceaux. On met les plantes dans l’eau froide puis on monte tout doucement à ébullition. Le temps de l’ébullition varie selon les parties employées. Une décoction de racines de pissenlit est plus longue qu’une décoction de feuilles de ronce par exemple.
Pour vous donner une idée, on laisse frémir entre 15 à 20 minutes à feu très doux. Puis, hors du feu, on laisse infuser ¼ d’heure avant de consommer. Il est difficile d’extraire tous les composants de ces parties coriaces, il faut donc souvent les faire mijoter un long moment.
Il existe quelques exceptions à la règle comme par exemple, la baie de cynorrhodon où la vitamine C est détruite au-dessus de 60°C. Si vous avez un doute, optez pour une infusion qui sera plus douce et moins destructrice pour la plupart des composants principaux qu’une décoction.
La macération à froid
La macération à froid consiste à faire infuser la plante dans de l’eau froide. On réserve ce genre d’infusion pour les plantes fragiles aux composés thermolabiles sensibles à la chaleur.
Cette méthode est bien adaptée, aussi, pour les plantes ayant des composants qui sont extraits à l’eau froide comme par exemple, les mucilages de la guimauve, de la mauve ou de la racine d’échinacée.
Placez les plantes dans un récipient suffisamment large et on verse de l’eau à température ambiante dessus. Laissez infuser entre 4 et 10 h les plantes en prenant soin de les recouvrir. Prudence, l’eau étant un mauvais conservateur, la macération ne devra pas dépasser les 10 h, au risque d’une fermentation des plantes. Une fois filtrée, la macération se conserve 24 h au frais.